La voix et la vérité
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LA VOIX DANS LA RENCONTRE CLINIQUE
Psychologie Clinique 19
mai 2005
La voix et la vérité
Par Giovanni Guerra, Primo Lorenzi[1]
Résumé : La définition d'Esquirol de « perception sans objet » relègue l’hallucination dans le champ du faux. Il y a pourtant des vérités qu’il faut considérer : la vérité subjective de la perception, la vérité du contenu de l’hallucination, la vérité du neurophysiologique de l’activité du Système Nerveux Central, la quête d’une parole qui puisse dire la vérité sur l’identité et sur le destin. Cela n’empêche que l’hallucination soit une vérité autistique. On pose ainsi la question de la recherche de la réalité et de la vérité partagées qui nous semble l’objet de la recherche psychothérapeutique.
Mots clés : Hallucination auditive ; psychopathologie ; identité personnelle.
Summary : The Esquirol definition of « perception without evidence » puts the hallucination in the domain of false. But there are some evidence of fact that are important to evaluate : first the « reality » of subjective evidence, but also the truth of hallucination content and the neurophysiologic reality of CNS activity during the hallucination experience, lastly the necessity to receive a veritative word on what we are and on what we’ll be. This must be keep in mind when the assertion of the autistic truth of hallucination is posed. From this becomes the problem of the «shared» reality and truth: for us the core of the research in Psychotherapy.
Key words : Earring hallucination ; psychopathology ; personal identity.
Les expériences hallucinatoires constituent un symptôme parmi les plus fréquents et qui s’offre avec une évidence toute particulière. L’hallucination est un pivot dans le diagnostic de psychose et de psychose schizophrénique en particulier. Le point sur lequel nous proposons de nous arrêter est la dimension de vérité qu’on retrouve dans les hallucinations auditives. Poser la question de la vérité présente dans l’hallucination, c’est tout d’abord approcher la question à l’opposé de la définition classique qu’Esquirol pouvait donner de l’hallucination en tant que « perception sans objet ». Définition plus ou moins maintenue dans la psychiatrie, nuancée par divers auteurs mais qui relègue l’hallucination dans le champ du faux. Nous allons essayer de présenter certains éléments de vérité présents dans l’hallucination, éléments pouvant ouvrir à d’autres questions.
Avant même d’entrer dans la discussion concernant les vérités de l’hallucination, il nous faut poser comme fausse une vérité donnée pour acquise, à savoir que l’hallucination est un phénomène pathologique franc, qui signale une anormalité certaine. Or des études épidémiologiques nous montrent qu’il y a un pourcentage inattendu de gens qui entendent des voix ou ont d’autres types d’hallucinations. Il s’avère que ce phénomène arrive non seulement dans certains moments particuliers – par exemple, au moment de l’endormissement ou du réveil : hallucinations hypnagogiques et hypnopompiques – mais qu’il affecte, par ailleurs, une population pouvant conduire une vie absolument normale. Il y a même dans certains pays des associations d’auditeurs de voix. On peut aussi penser à des situations limites : ceux qui se trouvent à vivre pendant un certain temps sans contact avec d’autres personnes, par exemple les navigateurs solitaires (du moins, ceux d’antan), commencent au bout d’un moment à halluciner quelqu’un avec qui bavarder. Il ne s’agit pas d’une situation normale, mais cela n’est non plus une situation pathologique. Nous reviendrons plus tard sur ce phénomène. Déjà Freud avait fait allusion à plusieurs reprises aux hallucinations pouvant se rencontrer chez des gens sains : "Un trouble du souvenir sur l’Acropole", ou "Constructions dans l’analyse", mais également dans L’interprétation des rêves et encore avant dans la "Contribution à la conception des aphasies".
De quelques vérités de l’hallucination
Venons maintenant aux vérités de l’hallucination. Nous allons en dresser une liste, bien entendu non complète et non limitative. Une première vérité est la vérité subjective de la perception. L’halluciné n’a aucun doute qu’il s’agit bien là d’une perception. Si on veut, le problème est exactement la puissance de cette vérité : rien ne peut la démentir, il n’y a pas de place pour la perplexité, personne ne peut insinuer un doute. C’est bien cela qui va poser de grandes difficultés dans l’approche de l’halluciné. Une deuxième vérité qu’on doit prendre en compte est la vérité du contenu de l’hallucination. Quelle que soit l’interprétation des mécanismes psychiques à l’œuvre dans l’hallucination, nul doute que le contenu de l’hallucination a à faire avec quelque chose qui appartient au sujet. L’hypothèse de Freud est qu’ il y a d’abord le rejet d’une partie de la réalité externe qui a déclenché le conflit ainsi que celui de la « représentation inconciliable » que le patient pouvait en avoir. Ce rejet est une abolition, non un refoulement ou une répression : c’est le temps du Verwerfen, de la forclusion lacanienne (Green, 1993, Gimenez, 2000). Dans un deuxième temps, ce qui a été rejeté revient comme une perception. Ce qui est forclos revient comme un objet de la perception. Les voix sont souvent persécutrices, en conflit avec l’image que le sujet prétend donner de soi. Parfois même, elles sont en conflit entre elles. Le conflit que le sujet dénonce, ne nous empêche pas de prendre évidemment le contenu de l’hallucination comme étant quelque chose qui vient de lui. Il y a une troisième vérité – peut-être moins attendue – et c’est la vérité du neurophysiologiste. Du point de vue de l’activité du cerveau – comme on peut l’observer avec des instruments comme la PET ou la RMN ou le plus classique EEG – il n’y a aucune différence entre la perception d’un son produit de l’extérieur et une voix hallucinée (par exemple Lennox et al., 2000).
On peut s’arrêter là-dessus pour souligner quelques aspects et quelques conséquences de cet élément. D’un certain point de vue, le clinicien qui s’occupe du coté psyché peut se désintéresser totalement de cet aspect qui concerne le coté cerveau. Nous n’avons pas besoin du témoignage du neurologue pour croire que l’hallucination est vraie (au moins pour l’halluciné). Pourtant si l’on considère les conséquences de cet élément, on voit qu’elles ont un certain poids. Freud a une conception physiologique (et philosophique) qui soutient toute sa pensée, qu’on peut définir utilisant une classique expression latine : nihil est in intellectu quod prius non fuerit in sensu – il n’y a rien dans l’esprit qui avant n’ait été dans les sens. Cette primauté attribuée à l’expérience (en l’occurrence, l’expérience de satisfaction) apparente la psychanalyse à une forme d’empirisme. Bien entendu, il y a toujours un certain rôle du sujet mais ce sont les traces de l’expérience, inscrites dans l’inconscient, qui se trouvent être déterminantes. Par contre, l’idée que c’est le cerveau qui perçoit et non les sens ouvre une perspective différente. Bateson disait que les sens ont la tâche de tenir le monde en dehors, en renversant le point de vue habituel qui veut que les sens nous mettent en contact avec le monde. Si c’est le cerveau qui perçoit, c’est le cerveau lui même qui produit. Quelle est la distinction entre perçu et produit ? Du point de vue du cerveau, aucune. Quelles en sont alors les conséquences ? Nous retrouvons ici l’hypothèse de l’autonomie du système nerveux central. Ce qui arrive de l’extérieur n’a pas de valeur instructive mais perturbe l’activité ininterrompue du système nerveux central ; cette perturbation l’oblige à chercher un nouvel équilibre et ce mouvement constitue, par exemple, la perception d’un objet. Mais ce qui vaut pour l’extérieur vaut aussi bien pour l’intérieur, quel que soit cet intérieur. Nous n’insisterons pas trop sur ce point qui ouvre sur d’autres questions que nous ne pourrons pas aborder ici. Néanmoins, rappelons que les tenants de la position de l’autonomie du système nerveux central, avant de nous laisser dans la terrible impression d’un système autistique (bien que l’autonomie rende possible la compréhension et de l’autisme et de l’hallucination) ajoutent que le développement du système nerveux central implique nécessairement le couplage avec d’autres systèmes. Sans quoi le système (le sujet) est voué à l’échec. Les hallucinations des solitaires que nous évoquions plus haut témoignent de ce besoin de l’autre. Sur ce besoin de l’autre nous reviendrons lorsque nous aborderons la question du traitement.
Mais avant, nous pouvons enchaîner à ce besoin une quatrième vérité concernant l’hallucination à laquelle nous sommes confrontés : la quête d’une parole qui puisse dire la vérité sur nous-mêmes, sur notre destin. L’halluciné porte cette exigence d’une parole que lui même peut refuser mais qui apparaît pour lui nécessaire : il ne peut pas se séparer d’elle. En ceci, il semble le porte-parole d’une exigence (peut-être) universel de l’être humain qui serait l’attente d’une parole (et/ou d’une voix) autour de laquelle il puisse se constituer. La recherche de l’oracle, de la parole qui fait signe à notre destin est bien présente dans l’histoire suivante rapportée par Pausanias. Sur la place du marché de la ville de Pharais, dans la région de l’Acaia, il y avait une statue d’Hermès à laquelle on attribuait des pouvoirs de divination. Pour consulter l’oracle, il fallait suivre une certaine procédure : le postulant se rendait le soir auprès de la statue, il brûlait de l’encens dans le foyer placé devant elle, remplissait d’huile et allumait les lampes, déposait une monnaie sur l’autel et enfin posait la question en la susurrant à l’oreille du dieu. Après quoi, il s’éloignait ses mains couvrant ses oreilles. Sorti de la place, il levait les mains et les premiers mots entendus constituaient la réponse à la question posée, l’oracle. C’est la divination par kledòn (Bettini, 2000). Il est intéressant de souligner ce passage circulaire de bouche à oreille, la bouche du postulant, l’oreille du dieu ; la bouche anonyme qui dit l’oracle et l’oreille du postulant que l’entend. Le problème est que le dieu se manifeste et se cache dans le même temps : il faut savoir l’accueillir et l’interpréter (Hermès est également le dieu de l’interprétation). Par exemple, Crassus, sur le quai du port de Brindisis, ne comprit pas ce que le vendeur des figues disait en criant : « Cauneas » (à savoir : figues sèches de Caunos). Si Crassus avait su interpréter le message, il aurait pu entendre « cave ne eas » : prends garde, ne pars pas, ce qui lui aurait sauvé la vie. Beaucoup moins ambigu est le Dieu de la Bible qui dicte la loi, indique la voie, ordonne et sanctionne. Adam, Abraham et bien d’autres patriarches, Moïse puis les prophètes entendent directement la parole et la voix du Dieu. Mais même après que Dieu se soit caché, les mystiques arrivent toujours à en percevoir la voix.
Mais c’est naturellement dans le développement de l’enfant qu’on voit de toute évidence le rôle irremplaçable de la voix. Le besoin de l’enfant d’une voix autour de laquelle construire sa propre image (précisément comme de l’image du miroir) est une notion acquise. Il peut être suggestif, dans ce sens, de rappeler l’histoire que nous raconte Salimbene de Parme. L’empereur Frederik II organisa une expérimentation très intéressante. Pour découvrir la langue originaire (l’hébreu, le grec, le latin ?) il confia des nouveaux-nés à de nourrices qui ne devraient jamais parler aux enfant. C’était une idée géniale, d’un certain point de vue, même si elle peut paraître quelque peu naïve à nos yeux. Mais l’expérimentation échoua à cause de la mort de tous les enfants. Il est légitime de penser que la mort est survenue justement à cause de cette absence de parole. L’halluciné pointe ce besoin et ce désir de la parole de l’autre et il le présente dans une forme paradoxale puisque l’autre est aboli, il n’y a aucun autre et souvent ce qui est dit est refusé comme mensonge. Et pourtant il y a cet autre qui parle, cet autre qui vient de l’extérieur pour dire ces vérités grandioses ou bouleversantes et inacceptables.
Le vrai, le faux et la réalité partagée
Donc l’hallucination est porteuse de plusieurs vérités. On peut dire qu’il y a même trop de vérité, il y a un excès de vérité, une vérité qui colle au sujet, une vérité dont il n’arrive pas à se détacher. Mais après avoir identifié ces quelques vérités de l’hallucination, il faut quand même dire qu’il s’agit bien d’hallucination et donc de quelque chose qui n’appartient pas à l’ordre de la réalité. Mais alors, justement qu’est-ce que la réalité ? Quel rapport se pose-t-il entre la vérité et la réalité ? Questions trop grandes pour être abordées ici. Il nous suffira de signaler deux voies qui s’ouvrent devant nous. Une première remonte à Freud et à son idée de la réalité. Freud n’a jamais quitté l’idée d’une réalité événementielle même après avoir dû renoncer à la réalité de la séduction. Pourtant – et cela mériterait un approfondissement – la réalité freudienne apparaît plutôt en négatif, moins comme présence que comme limite, comme désaveu, comme ce qui s’oppose littéralement par principe au moi-plaisir. Il y a là, entre moi et réalité, l’un des deux conflits fondamentaux de l’individu, l’autre étant celui entre Conscient et Inconscient. Ce conflit, dans le cas de l’hallucination devient une haine de la réalité. Piera Aulagnier suggère que le principe de réalité entre en vigueur par le biais d’un démenti affectant la valeur de la représentation (Zaltzmann, 2002). C’est une résistance de la réalité qui oblige la psyché à re-présenter, à remettre en scène, à ré-interpréter. Dans ce sens, la réalité et son principe de fonctionnement nous semblent plutôt de l’ordre de ce qui incite au développement, nous entendons par là l’activité de la pensée, la création de la pensée, la création d’un sens. Non seulement l’opposé du principe de plaisir, mais plus profondément ce qui assure la vie de la psyché. C’est dans ce sens que nous pouvons penser que le rejet de la réalité (interne ou externe peu importe), cette haine de la réalité (Guerra, 1997) est dans le même temps un refus de la vie.
Une deuxième voie nous emmène dans un domaine peu éloigné du précèdent mais décliné différemment. L’autonomie du système nerveux central conduit à penser que la réalité n’existe pas sous forme d’instruction, la réalité n’a rien à voir avec le réalisme naïf, c’est bien une réalité construite. Pourtant il ne s’agit pas d’une réalité autistique puisqu’il est nécessaire, pour un développement normal, de ce que les auteurs appellent un « couplage structurel », à savoir une histoire des interactions à partir desquelles se fait un chemin qui n’est pas une séquence préétablie mais une séquence que le sujet lui même fait émerger. La nécessité de la présence de l’autre nous amène à un constat assez simple voir trivial : la réalité existe en tant que partagée. Le fait de partager l’expérience, ce donné self-evident est souvent sous-estimée dans la recherche clinique. Et pourtant l’enfant peut exister seulement dans la relation. La relation thérapeutique implique au moins deux personnes. Le développement comme la psychothérapie impliquent le partage de l’expérience. L’enfant ne rencontre pas le réel mais une réalité qui, comme le dit Piera Aulagnier, est « une réalité déjà modulée par l’activité psychique maternelle ». On retrouve là la mère suffisamment bonne de Winnicott, la mère de Bion capable de contenir la destructivité de l’enfant et de la restituer atténuée, la mère de Fonagy qui aide à développer une capacité autoréflexive qui permet à l’enfant d’exister comme être pensant etc. Bien entendu on parle d’une mère mais on parle dans le même temps d’une fonction qui est celle du psychothérapeute et aussi une fonction interne au sujet, en l’occurrence une fonction qui manque à l’halluciné.
Si nous ouvrons la question du partage et de la réalité comme partage ce n’est pas pour amorcer un débat entre les tenants d’une psychanalyse relationnelle, interpersonnelle, bowlbienne et les tenants d’une position toute intrapsychique. La question du partage pose très évidemment la question thérapeutique, à savoir comment passer de la réalité autistique (narcissique) à la réalité partagée. Parmi les différentes questions de théorie de la technique qui se posent, peut être est-il utile de rappeler une certaine ambivalence dans la voix/parole. Si la voix/parole est fondamentale dans la survivance et dans le développement, il faut aussi penser qu’il y a un aspect intrusif de la parole. Les oreilles n’ont pas de paupières (Quignard), on est exposé passivement, sans défense aux sons, à la voix, aux bruits. C’est à partir de cette intrusion qu’advient chez les enfants la fantaisie qu’ils sont transparents, que les parents peuvent lire dans leur esprit, lire leurs pensées.
Il y a un coté persécutif de la voix que nous ne pouvons pas oublier. Et notre parole qui se veut d’aide, ne risque-t-elle d’être aussi persécutrice, intrusive, destructrice ? Freud place dans une note des Trois essais l’anecdote du petit enfant âgé de trois ans qui dit à sa tante dans la chambre plongée dans le noir : « Parle avec moi ; j’ai peur du noir ». Et la tante lui répond : « Mais à quoi ça sert ? Tu ne me verra non plus ». « Si quelqu’un parle, dit l’enfant, il y a la lumière ».
La voix, en nous reliant aux autres, nous permet d'affronter l’angoisse, la solitude, le désarroi. Mais pour que cette fonction soit remplie, il faut accepter la dépendance donc la limite, renoncer à la toute puissance, tolérer le doute et l’incertitude, se laisser conduire et par là arriver à perdre cet excès de vérité propre de l’hallucination. C’est une vérité sans pitié, sans tolérance, sans nuances, « claire et nette », comme aime dire l’une de nos patientes, une vérité qui est quelque part mêlée avec la haine. En effet, même dans les cas non violemment paranoïaques, il y a toujours de la haine de la réalité (partagée). C’est aussi une vérité, une vérité de Cassandre –comme l'un de nous a proposé de la nommer – une vérité inutile (Guerra, 1990) : c’est une vérité qui ne met pas au travail la psyché, qui n’a aucune possibilité d’élaboration, qui reste pétrifiée dans la lettre morte, comme les vérités de Cassandre qui n’apportaient rien. Cet excès de vérité de l’hallucination nous permet de convoquer ici un auteur qui n’a rien à voir avec l’hallucination mais qui dit quelque chose d’intéressant sur la vérité : Arnold Schönberg. Dans son Traité d’harmonie, en discutant des sons dits étrangers à l’harmonie, il trouve en Bach et en Mozart des accords qui, dit-il, « ne peuvent jamais procurer de plaisir à un esthète ». Il se pose la question du rapport entre le beau et le vrai et il arrive à affirmer que seulement le nouveau est vrai. Peut-être, affirme-t-il, la véracité pourrait être exprimée dans une formule qui indiquerait le rapport entre l’artiste et son œuvre. « Ici il y a de la place même pour l’erreur, qui comme la vérité a sa place dans la véracité. Et l’erreur mérite la place d’honneur puisqu’on lui doit que le mouvement ne s’interrompe pas. Celui-ci cessant que si la fraction ne devient égale à 1, si la véracité ne devient la vérité : puisque connaître la vérité serait difficilement supportable ». L’halluciné est bien là pour nous le démontrer. L’enfant qui ressent la voix de la tante comme une lumière est dans le faux. Mais la vie est aussi tissée d’un peu (pas trop) d’illusion qui nous permet l’espoir, le plaisir de la découverte, la mise en route de la pulsion de savoir freudienne ainsi que la prise de risque dans la recherche de la vérité et du réel.
Références
Aulagnier P. (1985) : La violence de l’interprétation, PUF, Paris.
Bettini M. (2000) : Le orecchie di Hermes, Einaudi, Torino.
Guerra G. (1990): Cassandra o della verità inutile, Atti del III Congresso Nazionale SIRP, Roma.
Guerra G. (1997): La haine et la différence, Cliniques Méditerranéennes, 53/54, 17-31.
Lennox B. R., Bert S., Park G., Medley I., Morris P.G. and Jones P.B. (2000) : The functional anatomy of auditory hallucinations in schizophrenia, Psychiatry Research: Neuroimaging, 100, 1, 13-20.
Zaltzmann N. (2002) : L’objection par la réalité, dans « Quelle guérison, quelle normalité », Monographies de Psychanalyse de la Revue Française de Psychanalyse.
[1] Professeurs,Université de Florence (Italie).