La psychanalyse et la question de la vérité

RECHERCHES CLINIQUES EN PSYCHANALYSE

Psychologie Clinique 13

juillet 2002

La psychanalyse et la question de la vérité

Par Christian Hoffmann[1]

Résumé : Pour la psychanalyse, la question de la vérité a rapport à la science par le paradigme des sciences du langage accueillant en leur sein une théorie de l’énonciation. Que la vérité soit celle d’un sujet se posant la question du pourquoi ? et non seulement celle du comment ? entraîne la reconnaissance – comme le dit J.-C. Milner – qu’on ne sort pas de la caverne du langage. C’est sur le roc de cette reconnaissance qu’il n’y a pas de métalangage que se brise actuellement le débat entre les adeptes de la vérification expérimentale des énoncés et les psychanalystes qui, avec quelques linguistes, continuent à acquérir la fécondité de leurs recherches dans le champ d’une clinique du discours.

Mots clés : Langage ; science ; sujet ; vérité.

Qu’est-ce que les mots nous disent à l’intérieur où ils résonnent ?

V. Novarina

C’est dans la psychanalyse que cette promotion de la Verneinung, à savoir du mensonge voulu comme tel, pour faire passer une vérité, est exemplaire

J. Lacan, 1977

La science dont relève l’inconscient est la linguistique

J. Lacan, 1977

Le vrai ment-il ?

Dès le début du siècle, Freud a mis en évidence ce qui constitue le caractère commun des formations de l’inconscient. Symptômes, rêves, transfert, oublis, lapsus, actes manqués se ramènent au refoulement, qui du fait même de son insuccès, garde toute possibilité de s’exprimer dans la conscience. Le matériau psychique sur lequel porte incomplètement le refoulement cherche ainsi à se frayer une voie d’accès vers le conscient. Est-ce à dire pour autant que le refoulement et le retour du refoulé dans la conscience sont une seule et même chose ? Il est intéressant de reprendre à ce propos un lapsus cité par Freud : “ Un homme marié depuis peu et auquel sa femme, très soucieuse de conserver sa fraîcheur et ses apparences de jeune fille, refuse des rapports sexuels trop fréquents, me raconte l’histoire suivante qui l’avait beaucoup amusé, ainsi que sa femme : le lendemain d’une nuit au cours de laquelle il avait renoncé au régime de continence que lui imposait sa femme, il se rase dans la chambre à coucher commune et se sert, comme il l’avait déjà fait plus d’une fois, de la houppe déposée sur la table de nuit de sa femme, encore couchée. Celle-ci, très soucieuse de son teint, lui avait souvent défendu d’utiliser sa houppe ; elle lui dit donc, contrariée : "Tu me poudres de nouveau avec ta houppe !". Voyant son mari éclater de rire, elle s’aperçoit qu’elle a commis un lapsus (elle voulait dire : tu te poudres de nouveau avec ma houppe) et se met à rire à son tour (dans le jargon viennois pudern – poudrer – signifie coïter ; quant à houppe, sa signification symbolique – pour phallus – n’est, dans ce cas guère douteuse) ”[2].

La vérité, en l’occurrence le désir, ne peut s’énoncer, selon Freud “ que sous un certain déguisement ”. L’affinité de la vérité, du désir, avec la langue (ici le jeu de mots), qu’il nous faudra préciser, donne la direction de la cure analytique telle que l’a énoncée Freud : “ Dans le procédé psychothérapeutique dont j’use pour défaire et supprimer les symptômes névrotiques, je me trouve très souvent amené à rechercher dans les discours et les idées, en apparence accidentels, exprimés par le malade, un contenu qui, tout en cherchant à se dissimuler, ne s’en trahit pas moins, à l’insu du patient, sous les formes les plus diverses. Le lapsus rend souvent, à ce point de vue, les services les plus précieux ”[3]. Autrement dit, le désir inconscient, refoulé, se signifie à la conscience grâce à la complaisance de la langue qui lui permet de s’avancer masqué, jusqu’à faire tomber le masque, ce que dévoile le lapsus, et produire ce que Freud appelle avec Steckel un “ aveu inconscient ”. Mais quel est ainsi le rapport de la vérité à son déguisement dans le champ de la parole et du langage ? Dans le contexte actuel, la question “ Qu’est-ce que la vérité ? ” se trouve réduite par les philosophes et les scientifiques à une forme de relativisme des discours pluriels, chacun d’eux étant “ vrai ” à sa manière[4]. Comment la psychanalyse peut-elle se situer dans un tel relativisme épistémologique[5], si ce n’est comme nous l’avons vu avec Freud, à partir de l’instrument de sa pratique, à savoir l’équivocité de la langue ? Lacan n’a eu de cesse de rappeler que c’est dans la mesure où l’interprétation joue de la complaisance, de l’équivocité de la langue que le symptôme peut reculer[6].

Dans son ouvrage intitulé La philosophie contemporaine et le problème de la vérité, J. Hintikka[7] donne un éclairage fort intéressant sur le problème actuel de la vérité et nous permet d’indiquer la césure de l’apport de la psychanalyse sur cette difficile question. Pour Hintikka, le concept de vérité, qui est la relation sémantique la plus importante entre le langage et le monde, divise le champ de la philosophie autour de deux paradigmes correspondant à deux visions du langage :

- Le paradigme du langage comme médium universel (G. Frege, B. Russel, L. Wittgenstein, le cercle de Vienne, W.V. Quine, A. Church, K. Gödel, W. Heisenberg, A. Tarski et M. Heidegger, J. Derrida). La meilleure définition qu’on puisse en donner est celle de notre impossibilité à sauter hors de notre langage pour le contempler de l’extérieur. Impossibilité donc de parler dans mon langage des relations qui le relient au monde. Par conséquent, le métalangage n’est qu’une chimère. Par métalangage, il faut entendre l’hypothèse d’un point de vue supérieur à notre langage d’où l’on pourrait parler des relations de notre “ langage objet ” ordinaire avec la réalité. Ainsi un universaliste ne saurait parler de la vérité comme correspondance entre énoncés et faits.

- Le paradigme du langage comme calcul (C.S. Peirce, D. Hilbert, E. Husserl, J. Hintikka). Grâce au travail remarquable d’Hintikka, ce paradigme peut être rapidement défini par la négation des impossibilités du paradigme universaliste. Il offrirait la possibilité de réinterpréter le langage aussi librement que lorsqu’on interpréte un calcul non interprété.

Hintikka se propose de soumettre l’approche herméneutique de la signification du langage à un test qui déterminerait si cette démarche est valable pour définir la vérité : “ Si je peux dire ce que signifie pour un énoncé le fait d’être vrai, je peux dire ce qu’il signifie. Et si je peux le dire avec la sobriété de mon propre langage factuel, je peux me dispenser de toute technique de discours spécifiquement herméneutique, aussi bien que de tout jargon herméneutique particulier ”[8]. L’idée est bien de supprimer le point ineffable de toute sémantique lié à l’acte de langage qui ne permet pas de dire en disant en même temps ce que je suis en train de dire. Ce point que Lacan désigne par l’Autre barré, en tant qu’il n’y a pas de bouclage possible de la sémantique sur elle-même, est nié par Hintikka. Sa démonstration[9] tendrait à prouver qu’il est impossible de parler de la sémantique d’un langage dans ce langage lui-même sans la référer au “ factuel ” de la réalité externe au langage. Nous pouvons en déduire que pour cet auteur, l’extension philosophique de l’incomplétude du symbolique de Gödel et les relations d’incertitude d’Heisenberg en physique quantique seraient à ranger dans la malle de l’histoire des idées avec le refoulement originaire et la castration symbolique, qui restent attachés à ce point d’ineffable de toute vérité sur le désir inconscient. Plus question alors d’évoquer Goethe[10] lorsqu’il compare la vérité à un diamant dont les rayons se reflètent non pas d’un seul côté, mais de plusieurs.

En fait, Hintikka est sur ce point en phase avec la psychologie scientifique actuelle, intégrée aux recherches cognitives dont l’intérêt porte sur un retour de l’ego transcendental de Husserl[11]. Il propose en effet, en reprenant cet ego de tranparence du sujet à son acte de parole, de rationaliser le Dasein heideggerien pour qui la vérité est dévoilement. On peut imaginer qu’il dirait probablement la même chose de la psychanalyse. En nous rappelant que, dans la psychologie cognitive contemporaine, la question de la vérité est purement et simplement éradiquée au profit des valeurs expérimentales des énoncés scientifiques, il devient délicat de suivre maintenant le projet de Freud de faire de la psychanalyse une psychologie scientifique. La ligne de partage des discours scientifiques se fait dorénavant sur cette question de la vérité. Or le paradigme psychanalytique de la vérité ne participe ni à celui de l’herméneutique, ni à celui d’Hintikka. Le rapport le plus inouï à la vérité est celui qu’a découvert Freud par la dénégation, à savoir qu’il faut un mensonge pour réussir à faire passer une vérité dans la conscience. Cette vérité n’est plus du ressort d’une proposition, d’un énoncé, dans sa relation externe à la réalité, mais bel et bien celle d’un sujet qui lui prête sa voix. Le maître intérieur de vérité, comme l’indique Lacan, est toujours prêt à jeter le masque de la tromperie du discours. Il appartient au sujet de saisir l’occasion d’une irruption de la vérité de son désir inconscient se signifiant dans la rupture de son discours. Une métaphore, une dénégation ou encore une interruption des associations d’idées, du discours impriment la marque d’un refoulement de sa parole dans le flot de son discours et lui offrent l’opportunité de tirer au clair son rapport à la vérité de son être[12]. L’adage freudien : “ Là où c’était, je dois advenir ” ne fait que traduire le paradigme de la vérité pointant ainsi vers une éthique de la psychanalyse[13].

La dénégation : un made in Inconscient

Si, le réel dit la vérité, par contre, il ne parle pas. Le symbolique ne fait que mentir en s’exprimant d’ordinaire par la Verneinung. Lacan ajoute à son constat, ce que nous savons déjà, que : “ La Verneinung c’est qu’il faut dire une chose fausse pour réussir à faire passer une vérité ”[14]. Ajoutons, que l’imaginaire, c’est-à-dire la conscience, prête sa consistance au faux. Un “ Je sais ” en est plus qu’exemplaire. Examinons maintenant ce “ signe de marquage du refoulement ”, ce made in Inconscient, de sa reconnaissance par la conscience.

Confrontée au choix de vivre seule ou accompagnée, avec à la clé la possibilité de réaliser son désir d’enfant, une analysante, qui pose en ces termes la question de son désir, fait le rêve suivant. Dans une piscine, un homme portant une alliance autour du cou lui prête ses lunettes de plongée. Tout devient alors très clair, elle va chercher au fond de la piscine une bague dont elle dit : “ c’est pas une alliance, elle ne vaut pas grand chose ”. Cette analysante aurait pu donner une réponse identique à la question freudienne cherchant à dévoiler le refoulé inconscient : “ que pourriez-vous tenir pour le plus invraisemblable de tout dans cette situation ? Qu’est-ce qui, à votre avis, était alors le plus éloigné de vous ? La réponse présentée comme la plus invraisemblable pourra être tenue pour la plus vraie ”. “ C’est pas une alliance, elle ne vaut pas grand chose ”. Ce jugement de négation, ici dédoublé, est un certificat d’origine comparable au made in Inconscient de Freud dans son article sur La dénégation. Il s’agit ici de ce qu’on peut appeler un véritable déjugement, substitut intellectuel du refoulement qui est une manière de prendre connaissance du refoulement sans accepter pour autant le refoulé : un désir d’alliance.

La dénégation est le signe de marquage de l’inconscient dans la conscience. Reprenons avec Freud cette question de la dénégation comme signe de l’inconscient. Freud donne l’exemple suivant. Lorsqu’un patient nous fait part de l’observation suivante : “ Vous demandez qui peut être cette personne dans le rêve. Ma mère, ce n’est pas elle ”[15], nous pouvons alors interpréter, “ donc c’est sa mère ”. Le psychanalyste fait, lors de l’interprétation, abstraction de la dénégation pour ne retenir que le contenu de l’idée exprimée. C’est comme si le patient avait dit “ certes c’est bien ma mère dont l’idée m’est venue à propos de cette personne, mais je n’ai aucun plaisir à donner crédit à cette idée incidente ”. Une constatation s’impose dans cette expérience de discours où l’inconscient se donne à lire comme Aufhebung : une pierre qu’on soulèverait simplement pour la reposer au même endroit, le temps d’entrevoir l’inscription qu’elle cache. Cet acte de pensée permet de séparer l’intellectuel de l’affectif en acceptant une pensée refoulée sans pour autant l’assumer. C’est ce procédé psychique qui s’appelle la dénégation.

La remarquable lecture par J. Hyppolite[16] de cet article de Freud à laquelle va se réfèrer J. Lacan pour en tirer “ l’origine même de l’intelligence ”, doit attirer notre attention. Il est à la portée de tout un chacun, nous dit J. Hyppolite, de présenter son être sur le mode de ne l’être pas : “ Je vais vous dire ce que je ne suis pas ; attention, c’est précisément ce que je suis ”[17]. “ Voilà ce que je ne suis pas ” : le procès de la négation ne porte plus ici sur la pensée en tant qu’inconsciente, mais sur sa non-acceptation par le sujet. Freud, selon J. Hyppolite, nous entraîne ainsi dans “ un procès d’une extrême subtilité philosophique ”. La découverte freudienne montre ainsi que la pensée n’existe pas avant que son contenu ne soit marqué d’une dénégation. Il s’agit dans cette découverte de tout autre chose que d’un négativisme destructeur à l’instar de certaines psychoses. C’est ce qui apparaît déjà dans la philosophie de Hegel. “ Le sujet ne se nie pas comme un qui se suiciderait. Il se nie dans son être, il est cette négation, et ainsi il ne revient pas à soi. Soi est précisément sans retour à soi, soi ne devient pas ce qu’il est déjà : devenir, c’est être hors de soi - mais pour autant que ce dehors, cette ex-position, est l’être même du sujet ”[18].

Pour Freud, et c’est tout l’intérêt de sa découverte, la genèse du jugement (affirmer ou dénier des contenus de pensée) en tant que genèse de la pensée “ n’est rendue possible que par la création du symbole de la négation ”. Autrement dit, c’est le symbole de la négation qui permet à la pensée de s’affranchir du refoulement, cela je ne l’ai pas pensé. Il n’y a pas de preuve plus forte de l’inconscient que lorsque le sujet l’estampille d’une telle dénégation. Cette forme de reconnaissance de l’inconscient par sa formulation négative est la seule que nous pouvons obtenir dans la conscience. Ce qui nous éclaire sur la condition et le ressort de l’acte de penser qui maintient le sujet dans sa méconnaissance du refoulé : cela je ne l’ai pas pensé .

Ce qui nous contraint, avant de conclure, à revenir au nouage entre le juger, la pensée, et sa sexualisation par la présence en son sein de la pulsion. Dans son avant-dernier paragraphe, Freud en résume bien la portée : “ L’étude du jugement nous ouvre peut-être pour la première fois, à l’intelligence de l’existence d’une fonction intellectuelle à partir des notions pulsionnelles primaires. Le juger est la suite appropriée du développement de ce qui, à l’origine a résulté du principe de plaisir : l’inclusion dans le moi ou l’expulsion hors du moi. Sa polarité semble correspondre au caractère d’opposition des deux groupes de pulsions supposés par nous. L’affirmation - en tant que remplaçant de l’unification - fait partie de l’Éros, la dénégation - suite de l’expulsion - fait partie de la pulsion de destruction. ”

La Bejahung, l’affirmation, est un ersatz d’Éros. En son sein se produit l’Ausstossung, le rejet, qui a mis la Bejahung primordiale en échec. La Verneinung, la dénégation, vient à la suite de cet échec au service de Thanatos. L’idée de suite, fort judicieusement amenée introduit l’intrication pulsionnelle, Éros et Thanatos, qui est à l’origine de la création du symbole de la négation. Nous pouvons conclure avec Lacan que la Bejahung , l’affirmation primordiale “ (...) n’est rien d’autre que la condition pour que du réel quelque chose vienne s’offrir à la révélation de l’être, ou, pour employer le langage de Heidegger, soit laissé-être. ”[19] Nous retrouvons, me semble-t-il, cette Bejahung dans la déclaration de S. Mallarmé après la mort de son fils Anatole : “Je veux à partir de maintenant t’être. ”[20], ce qui rejoint, dans un contexte différent, ces propos de Cathy dans Les Hauts de Hurlevent qui éclairent ce type d’identification : “ Je suis Heathcliff ”. L’identification de son être à un nom jusqu’à n’être plus que ce nom dans la mort, selon les mots du vieux Attinghausen dans Guillaume Tell de Schiller : “ Je ne suis plus que mon ombre, bientôt plus que mon nom”[21]. Nous voyons bien qu’il s’agit là de ce que Freud désigne par l’identification primaire au père. Le symbole de la négation[22] en permettant cette présentation de l’être sur le mode de ne l’être-pas inaugure la symbolisation déclinant en son sein un être-pour-la-mort[23]. Ce qui n’est pas ainsi laissé être, ajoute Lacan, n’attendra rien ni du sujet, ni de la parole en constituant le réel hors symbolisation par l’Ausstossung, le rejet.

Un mot pour conclure sur ce rapport entre la Bejahung et l’identification. On peut se demander si le signifiant auquel on s’identifie serait celui moyennant lequel on est ‘’ laissé être ’’[24]. Il n’est pas rare dans une cure de constater le changement d’adresse du discours d’une analysante, jusque-là entièrement tourné vers la mère, lors de la découverte de son identification primordiale au père. La révélation de cette identification à des signifiants paternels se fait souvent par une déclaration d’être : ‘’Je suis mon père’’. Cette déclaration est d’autant plus poignante lorsqu’il s’agit d’un père mort.

La dénégation de la vérité de la pensée refoulée signe l’inconscient dans la conscience. Elle pose la question de la vérité et de son rapport au refoulement[25]. Autrement dit, on gagnerait à éclairer que : ‘’ C’est la loi propre de la chaîne signifiante qui régit la forclusion (Verwerfung), la dénégation (Verneinung), le refoulement (Verdrängung) ‘’[26] Ce qui nous permettrait de commencer à saisir le rapport du sujet au signifiant, comme nouage particulier de R. S. I. , où le réel serait cette particularité[27].

[1] C. Hoffmann, professeur de psychopathologie, psychanalyste, Paris.

[2] S. Freud (1901), Psychopathologie de la vie quotidienne, Paris, Gallimard, 1977, p.147.

[3] Ibid., p.150.

[4] P. Engel, La vérité, Paris, Hatier, 1998.

[5] Cf. R. Gori, 1966, La preuve par la parole, Puf. R. Gori, C. Hoffmann, 1999, La science au risque de la psychanalyse, Erès.

[6] J. Lacan (1974), La troisième, Lettres de l’École Freudienne de Paris, n°XVI. Et J. Lacan (1975), Le Sinthome : “Car c’est uniquement par l’équivoque que l’interprétation opère”, séminaire du 18 novembre 1975, inédit.

[7] J. Hintikka, “La philosophie contemporaine et le problème de la vérité”, in E. Rigal (éd.), Jaakko Hintikka : Questions de logique et de phénoménologie, Paris, J. Vrin, 1998.

[8] Ibid., p.60.

[9] On lira la démontration d’Hintikka in op. cit., p.63-65.

[10] Conversation de Goethe avec Eckermann, Paris, Gallimard, 1988, p.556.

[11] Cf. J. M. Salanskis, Husserl, Paris, Les Belles Lettres, 1998.

[12] Cf. J. Lacan, “La vérité surgit de la méprise”, in Les écrits techniques de Freud, Paris, Seuil, 1975, p.287. J. Lacan, séminaire du 17 mai 1977, L’Insu que sait de l’une-bévue s’aile a mourre, 1976/1977, inédit. M. Détienne, Les maîtres de vérité dans la Grèce ancienne, Paris, éd. La Découverte,1990. F. Frontisi-Ducroux, Du masque au visage, Paris, Flammarion, 1995.

[13] C. Hoffmann, “L’événement de la psychanalyse : une éthique du désir”, in Le Carnet/Psy N° 60, 2001.

[14] J. Lacan, 1977, op.cit., sém. Du 15 février 1977, inédit.

[15] S. Freud (1925), “La négation”, in Résultats, idées, problèmes II, Paris, P.U.F., 1985, p.135.

[16] J. Hyppolite (1954), “Commentaire parlé sur la Verneinung de Freud”, J. Lacan, Ecrits, Paris, Seuil, 1966.

[17]. Op. cit., p.880.

[18] J.L. Nancy, Hegel : L’inquiétude du négatif, Paris, Hachette, 1997, p.86.

[19]. J. Lacan (1954), “Réponse au commentaire de J. Hyppolite sur la ‘Verneinung’ de Freud”, in Ecrits, Paris, Seuil, 1966, p.388.

[20]. Cité par G. Raimbault, Lorsque l’enfant disparaît, Paris, O. Jacob, 1996.

[21]. F. Schiller, Wilhelm Tell, Stuttgart, Philipp Reclam jun., 1993, p.30, “Mein Schatte bin ich nur, bald nur mein Name”.

[22]. On lira dans le séminaire de Lacan du 10 mai 1977, L’Insu que sait de l’Une-Bévue, s’aile a mourre, “Est-ce qu’on peut dire que la négation soit un signe ? (...) Ceci nous met dans le bain de la Verneinung dont Freud a promu l’essentiel. Ce qu’il énonce, c’est que la négation suppose une Bejahung. C’est à partir de quequechose qui s’énonce comme positif qu’on écrit la négation. En d’autres termes le signe est à rechercher (...) comme congruence du signe au réel.”, inédit.

[23] J. Lacan, op. cit., “Car ce symbole (...) Il constitue, nous dit Freud, ce qui proprement n’existe pas; et c’est comme tel qu’il ek-siste, car rien n’existe que sur un fond supposé d’absence. rien n’existe qu’en tant qu’il n’existe pas.”, p.392.

[24] Je dois cette précision à M. Safouan.

[25] C. Hoffmann, 2001, Introduction à Freud : le refoulement de la vérité, Hachette.

[26] J. Lacan, 1966, Ecrits, p. 11, Seuil. Cf. M. Safouan, 2001, “La ventriloquie transcendante”, in Dix conférences, p. 146, Fayard.

[27] Le particulier est autre chose que le singulier. La distinction de Lacan nous paraît tout à fait opérante jusque dans la cure analytique. Le particulier, c’est le symptôme, en tant que sans l’injection de signifiants (du symbolique, cad : l’universel) dans le réel, il n’y aurait pas de symptôme. Sa particularité “ (…) nous fait chacun un signe différent du rapport que nous avons, en tant que parlêtres, au réel”. La cure consistera à “(…) traîner à travers toute une série de particuliers pour (…) que quelquechose de singulier ne soit pas omis”. Ca vaut la peine, dit Lacan, de jouir de cette position unique se définissant par la rencontre. Le singulier, c’est ce qu’on appelle “une destinée”. J. Lacan, 1975, Lettres de l’Ecole Freudienne de Paris, N° XXIV.