Play That Thing - Olie Powers

Par Olivier Douville

Play That Thing - Olie (1886-1928) Powers - 78t - Chicago, 1923-09-00, Claxtonola Orchestre : Olie L. Powers (batterie et vocal) ; Tommy Ladnier, Alex Calamese (cornets) ; Eddie Vincent (trombone) . Jimmie Noone (clarinette) ; Horace Diemer (saxophone alto) ; Glover Compton (piano) ; John Basley (banjo) ; Bass Moore (tuba)

Le batteur et chanteur Olie Powers est né à Louisville, dans le Kentucky ; il fait ses classes avec le clarinettiste Fess Williams et Jack Carter. Sa façon de chanter de sa voix de ténor des airs d’opéra facile,

tout en les triturant et les détournant, fait de lui une véritable attraction à New York puis à Chicago. Harissson Smith s’en souvient « en 1919, mon copain Shelton Brooks me présenta à son nouveau partenaire Olie Powers. Brooks, au piano, jouait tous ses airs à succès. Powers, un grand chanteur ténor, qui avait la carrure de Fats Waller, attaquait ses parodies de l’aria de « Paillasse » ou d’autres thèmes. Le public était conquis »

Powers mourut très jeune, d’un accident de voiture et ses obsèques réunirent une foule considérable. Le principal mérite de ce musicien oublié est, sans nul doute, d’avoir engagé dans son orchestre deux des plus grands musiciens de la Nouvelle-Orléans, le charmeurJimmie Noone, clarinettiste, et le tragique cornettiste Tommy Ladnier.

Qui est Tommy Ladnier ? un des trompettistes les plus bluesy qui soit. Que joue-t-il ? des phrases souples, faites de rigueur, d’austérité et que rehaussent l’éclat motivé de quelques descentes chromatiques audacieuses. C’est tout le souffle de la Nouvelle-Orléans noire qui scintille ici, lors que les autres musiciens, à l’exception deNoone, sinueux et captivant, jouent encore dans la métrique du ragtime. A l’époque, on ne trouve d’équivalent au solo de Ladnier que dans les chorus de « Dippermouth Blues » que King Oliver grave au sein de son « Créole Jazz Band ».

Il existe quatre prises de ce morceau ; l’une pour Claxotonia, les trois autres pour Paramount. Elles sont toutes superlatives. L’habileté de Ladnier, son talent à se renouveller y éclatent. Une réédition CD « King Of Jazz » réservée à Ladnier nous fait la grâce de les inclure toutes.

Olivier Douville