Alphonso Trent

Par Olivier Douville

Alphonso Trent (piano et leader) ; Chester Clark, Irving Randolph (trompettes) ; Léon « Snub » Mosley (trombonne) ; James Jeter, Charles Pilars, Lee Hiliard (saxophones alto) ; Hayes Pilars (saxophone ténor, saxophone baryton) ; Leroy « Stuff » Smith (violon) ; Eugene Crooke (banjo, guitare) ; Robert « Eppie » johnson (contrebasse) ; probablement Alvin Burroughs (batterie)

Alphonso Trent bénéficie jeune d’une instruction musicale académique et sérieuse, de bonnes leçons de piano que suivent des études musicales au Shorter College de Little Rock (Arkansas). Dès 1923, il rejoint l’orchestre du banjoïste Eugene Crooke.

La ville de Dallas, au Texas, lui donne sa première audience importante et conséquente. .il joue dans les grands Hôtels et enregistre pour des émissions de radio de 1925 à 1926. En 1927, on retrouve Trent et ses musiciens jouant sur ces énormes bateaux à roues de la ligne Streckfus, basée à Saint Louis. La renommée croissante exige la confrontation. Dans une homérique bagarre d’orchestre Trent l’emporte sur le groupe de Floyd Campbell, encore palpitant, mais à jamais agenouillé. Ce combat des chefs attira un public de 5000 âmes et dura des heures. Voilà qui vaut toutes les lettres de recommandation, et donne envie à de jeunes talents, bouillants d’impatience de rejoindre une telle phalange. Quant Trent décide de renforcer ses troupes, il voit venir vers lui un violoniste d’un goût excentrique et d’une audace inouïe. Après avoir distribué à chacun des petits arrangements aimables, donnés à la section rythmique tout son potentiel et tout son poids, Trent trouve dans cette voix singulière une tonalité décapante qui permet de remiser toute concession à la fadeur et au kitsh.

Ce thème, sophistiqué compte tenu de l’époque, est pris sur un tempo idéal, très « lazy », hormis Stuff on peu y entendre la trompette d’Irving Randolph, le trombone de « Snub » Mosley et le saxophone de Jeter. Trent ne dirige plus son orchestre dès 1932. Trois ans après, il forme un sextet qui incluse le pianiste Alex Hill et le guitariste Charlie Christian. Ce sera en 1940 qu’il se retire du monde musical.

Olivier Douville