Bref aperçu sur les courants de pédagogie psychanalytique du temps de Freud

S August Aichhorn

Par Olivier Douville

Résumé : Les différents courants de pédagogie inspirés par la psychanalyse ont permis une émancipation des pratiques éducatives. Leur rapport à la théorie de Freud a échoué à faire place au dualisme pulsionnel. Ces courants ont-ils pour autant perdu toute pertinence ?

Mots clefs : education, jeunesse, milieu scolaire, pulsion, transfert

L’histoire de différents mouvements de pédagogie psychanalytique est celle d’un élan important d’application des thèses freudiennes : celui d’une pédagogie proche de la psychanalyse et la vulgarisant auprès des éducateurs. Cet intérêt fut marqué dans plusieurs pays européens par quelques éducateurs pour la psychanalyse ; certains parmi eux furent des compagnons de route de la révolution freudienne, pour un temps plus ou moins long et avec des inclinaisons qui varièrent du flirt à la fidélité indéfectible. Les principaux réformateurs freudiens de la pédagogie tentèrent de renouveler les méthodes pédagogiques à la lumière de trois points cruciaux des théories freudiennes liées à la première topique, soit ce qu’enseignait la psychanalyse du développement de l’enfant, des théories du transfert et celles du symptôme.

Le lecteur français, pas toujours averti de la diversité et de l’importance politique de la psychanalyse en extension du temps de la vie de Freud pourra se trouver étonné par l’ampleur et la diversité de ces initiatives qui voulurent appliquer certaines des thèses freudiennes à l’exercice de la pédagogie et risque de mal situer, du coup, l’attrait que ces tentatives exercèrent sur la plupart des psychanalystes proches de Freud, et sur le maître lui-même. C’est sans doute que nous avons perdu de vue de larges pans de l’histoire de la psychanalyse en extension, et que nous sommes souvent pue ou mal avertis de ce qu’a été cette politique de la psychanalyse voulue par un Freud lequel a souvent réservé à la psychanalyse un rôle social de prévention, dès 1918.

Divers courants de psychopédagogie psychanalytiques naquirent avant la première guerre et tous fleurirent immédiatement après. Ils furent longuement encouragés par Freud qui ne manqua d’encourager ou de féliciter Zulliger, Pfister ou Aichorn et se montra ultérieurement séduit par les liens que sa fille entretint brièvement avec M. Montessori, laquelle fut invitée à donner une conférence devant la Société Psychanalytique de Vienne en 1931, avec la participation enthousiaste d’Anna.

Auparavant, on doit à Sandor Ferenczi la première expression publique d’un intérêt possible de la psychanalyse pour les dispositifs pédagogiques. Il s’exprime à Salzbourg, en 1908, dans une conférence « Psychanalyse et pédagogie » où il dénonce avec vigueur certains aspects répressifs de l’éducation faisant d’elle un « bouillon de cultures des névroses ».

Cette conférence donne le ton. Les mouvements de réformes de la pédagogie accompagneront d’importantes modifications des rapports d’autorité entre les éducateurs et les jeunes, au moment où la dimension de la jeunesse prendra une importance nouvelle et décisive, peu avant la première guerre mondiale. En Autriche et en Allemagne, notamment, nous le verrons, cette tranche d’âge devient un acteur social et politique de premier plan, de condition générationnelle elle devient situation historique dès les années 1910

Au nombre des raisons qui rendirent l’espace social curieux et parfois avide de cette ouverture de la pédagogie à la psychologie des éduquables et des éducateurs, s’impose la formidable poussée des mouvements de jeunesse et des incidences qui en résultèrent sur la perception des générations qui arrivaient sur la scène sociale. Le jeune a alors, bien davantage qu’avant, droit à son identité et à son histoire. Il se voit crédité d’une densité psychologique qu’on ne lui aurait pas conféré auparavant. Bref, la jeunesse quitte les scénographies familiales et se propulse, avec flamme, sur la scène sociale, culturelle et historique.

En Europe germanophone, des mouvements de jeunes actifs prônent, dès la veille de la première guerre mondiale l’émancipation et l’autonomie de la jeunesse par elle-même et pour elle-même. On trouve de tout dans de tels mouvements. Des passions nationalistes et réactionnaires qu’exacerberont par la suite la défaite militaire et l’humiliation diplomatique. Des utopies socialistes aussi, souvent sionistes et féministes, des convictions pacifistes. L’ombre et la lumière. Mais que ce soit ombre ou que ce soit lumière, c’est de toute part que gronde puis s’affirme une vigoureuse remise en cause de l’ordre familial et social. En même temps, et en fonction de ces idéologies des plus diverses, on assiste à un ébranlement des structures traditionnelles dogmatiques qui conjuguent la tâche éducative avec l’exercice de la répression. L’émergence de cette jeunesse composite et complexe, à la fois perdue et pionnière, accouchera de tropismes et de convictions opposées, nettement. Certains allumeront la mèche des émeutes et des révolutions, alors que déjà, on en voit d’autres s’organiser comme les prémices des mouvements nazis. Toutefois, l’impétuosité même de ses mouvements de jeunesses, leur succès exponentiel, va permettre la réception de la psychanalyse, en particulier dans le milieu des enseignants et des éducateurs — milieu auquel, de nombreux psychanalyses (de Ferenczi à A. Freud) et d’amis de la psychanalyse (dont Pfister) ne manquèrent pas de s’adresser.

Au sein de ces mouvements, l’un prit une importance croissante , celui que l’on appelait le Mouvement de la Jeunesse, de loi, le plus nombreux et le plus influent d’entre eux. Son théoricien n’était autre que Siegfried Bernfeld. Romantique et éperdu de sincérité et de philia, ce mouvement campait une double opposition résolue à ce qui lui paraissait, d’une part, comme d’odieux vestiges d’une injustice où l’autoritarisme « adulte » faisait le lit des hypocrisies sociales et à ce qui, dans de la civilisation urbaine, virait à l’imposition d’un monde technique déshumanisée. Un tel mouvement prit l’ampleur incandescente d’un soulèvement apolitique d’une classe d’âge. Bien des étudiants, déjà eux, toujours eux, sont passés par ce mouvement tels des aquillons avant-coureurs remuants et lucides, ils étaient les héritiers des frondeurs de la Sorbonne, on pourrait voir en eux les enfants ou les frères des Marius ou d’autres héros des barricades des révolutions françaises du XIX° siècle. Plus tard on retrouvera certains d’entre eux, actifs et pionniers dans le monde de l’assistance sociale, de l’éducation et de la médecine, toute disciplines en contact avec la psychanalyse, ce au point que parmi ce bataillon d’avant-garde peuplé de réformateurs et de soignants se détachent apparaître qui, des amis de la psychanalyse, qui des psychanalystes à part entière.

Le théoricien du Mouvement de la Jeunesse n’était autre que Siegfried Bernfeld. Personnage charismatique et brillant, séduisant, Bernfeld est un socialiste, sioniste, qui s’est très tôt intéressé à la psychanalyse. Autour de Bernfeld se regroupent des psychanalystes et certains simples auditeurs assidus de la société de Vienne et les idées rencontrent un écho favorable autant chez Reich ou Fenichel que chez Willi Hoffer, Heinz Hartmann, Robert Waelder, Richard Sterba ou René Spitz.

Les rapports entre le freudisme (entendu à la fois comme théorie et comme politique de la psychanalyse) et la pédagogie sont un excellent instrument de mesure des liens entre la politique et la cité. L’application de la psychanalyse prend alors la valeur d’une translation. S’il ne s’agit pas d’exporter tel qu’il est le modèle de la cure dans le traitement des souffrances psychiques que le social origine et/ou révèle, il est bien, sur un autre plan, question de préconiser un usage social du savoir freudien. Dans les années 20 du siècle passé, il a pu être attendu de cette application qu’elle produise, en retour, un corpus de connaissance sur l’acte pédagogique ; on ne saurait toutefois conclure qu’une telle production ait vu le jour. Et l’impossible du métier de l’enseignant reste encore à théoriser, même si la prise en compte de l’inconscient a pu permettre de situer clairement des liens que le clinicien consate autant que le fait l’éducateur entre le fait d’être soumis à l’obligation d’apprendre et l’apparition subite de certaines inhibitions ou angoisses.

Ce sont toutefois des préoccupations davantage thérapeutiques que reliées aux idéologies socialistes qu’expriment, en 1909, les divers travaux d’O. Pfister consacrées à la pédagogie et qui eurent une importance considérable sur tout un ensemble de travaux de pédagogie psychanalytique en Suisse . Il se dégage de la lecture des textes de Pfister le portrait d’un guide d’âme soucieux de trouver dans la psychanalyse un ensemble de théories et de préceptes permettant à l’éducateur d’agir en étant guidé par une culture profonde de la dynamique psychique des enfants et des jeunes (on usait alors peu en Europe du terme d’adolescence). Pfister fait parvenir à Freud deux textes « Idées délirantes et suicides chez les écoliers » puis « Soin psychanalytique des âmes et pédagogie morale ». Freud, intéressé acquiesce à l’idée d’un extension de la psychanalyse à la pédagogie. Ce que confirme d’une part sa préface, rédigée en 1913, à un livre de Pfister consacré à la Méthode psychanalytique, et, d’autre part ce passage de l’article sur “L'Intérêt de la psychanalyse” dans la revue Scienta (revue italienne fondée par Rignano et le mathématicien Enriques, spécialiste de la géométrie algébrique, , important forum international de la méthodologie scientifique) où il accorde beaucoup de prix à l’intérêt de la psychanalyse pour les éducateurs et les pédagogues tout en indiquant que la légitimité de la psychanalyse se trouve du côté de sa capacité d’analyse du symptôme. Le profil de l’éducateur exerçant légitimement sa fonction est celui d’un professionnel qui peut « sentir de l’intérieur la vie psychique infantile » et qui « réconcilié avec certaines phases du développement infantile » ne tentera plus de réprimer violemment des motions pulsionnelles en aidant, pour cela, avec patience à la naissance de formations réactionnelles. L’éducation, éclairée par la connaissance psychanalytique de la vie pulsionnelle, pourra s’élever à la force d’une « prophylaxie individuelle des névroses. » En ce texte, éduquer et psychanalyser semblent des métiers alliés dans le projet d’une bonne « gouvernance » des motions pulsionnelles. Voilà bien une thèse qui fait socle à la pédagogie psychanalytique en laquelle Pfister puis ultérieurement son traducteur Bovet verront une « rééducation psychanalytique ». Il faudrait mentionner ici Fondation de l'Institut Jean-Jacques Rousseau par Édouard Claparède qui avait succédé à Théodore Flournoy à la tête du laboratoire de psychologie de la faculté des sciences. C’est une école des sciences de l'éducation, s’y réunissent les figures d’Adolphe Ferrière, Ernst Schneider qui, analysé par Pfister puis Jung a enseigné la psychanalyse dans cet institut et aura Hans Zulliger pour disciple de Jean Piaget, d’ Hélène Antipoff pédagogue et psychologue d’origine russe et bien d’autres. L’enseignement y est imprégné des courants modernes et novateurs de ce qui devint l’éducation nouvelle. En 1929-1930, Piaget et Dottrens obtinrent le rattachement de l'Institut, sous le nom d'Institut des sciences de l'éducation, à la faculté des Lettres..

L’accent sera porté, de Pfister à Zulliger, et très certainement dans la logique même du texte de Freud paru en 1913, sur tout un ensemble de symptomatologies qu’une stratégie éducative non éclairée par la théorie psychanalytique des pulsions peut cristalliser ou même faire éclore. Zulliger est un des psychanalystes dont l’itinéraire est des plus révélateurs sur cet usage de la psychanalyse qui, permettant l’invention de « petites psychothérapies » éducatives, n’en deviendra pas moins très réducteur de l’empan du freudisme. En 1921 est publié en allemand son ouvrage La Psychanalyse à l'école (traduit ultérieurement en 1930). Zulliger demeurera instituteur dans une petite commune du Canton de Berne durant près de 47 ans tout en donnant des cours à l'Institut de Psychologie de Zurich et en s’illustrant par de nombreuses conférences dans des Universités, dont celles de Berne et de Heidelberg. Important collaborateur de la Revue de pédagogie psychanalytique il consacre des pages à la question du châtiment et des punitions et de leur conséquence désastreuses sur la relation au Maître, ruinant toute chance de transfert positif, de même qu’il ne manque de proposer que bien des erreurs ou des difficultés rebelles dans le travail de l’élève, en calcul ou en écriture, sont des équivalents d’actes manqués. Il présente, dans ces cas, sa pratique des sortes de " petites psychothérapies psychanalytiques ", qui regroupent diverses méthodes e et dispositifs « cliniques », par desentretiens, rédaction de compositions, mais en core, et là se situe au plus l’influence du freudisme, par des récits de et même mises en scènes théatrales dans la classe, sorte de psychodrame en milieu scolaire. Il s’agit à chaque fois de repérer les conflits inconscients, de les expliquer à l’enfant, de l’éclairer sur son fonctionnement psychique le plus intime, tel qu’il se reflète symptomatiquement dans ses troubles de la conduite et de l’apprentissage. Il tend, par la suite, à adresser à des psychanalystes le s enfants les plus difficiles – c’est à dire, sans doute, les moins traitables par les méthodes qu’il préconise. Ses dernières élaborations lui permettront de militer pour une école nouvelle, mais le lien avec l’évolution de la pensée freudienne (dualisme pulsionnel, …) s’éffilochera avec le temps.

Le compagnonnage avec A. Aichorn est chose connue et il apporte une dimension nouvelle. Nous nous limiterons à l’exposé du livre principal de cet auteur : Jeunesse à l’abandon, paru en 1925 avec une préface de Freud. Le titre allemand ( Die Verwahrloste Jugend) suggère l’idée d’une jeunesse délaissée « laissée à l’état d’abandon », dans un état qui nécessite une assistance. Se pose la question du soin que la génération qui est là prend de la génération quivient. En ce sens ce livre conserve une densité sociologique et anthropologique qui le situe au-delà du strict plan pédagogique ; il témoigne d’un état symptomatique et souffrant du lien social et interroge les dispositifs symboliques de transmission des instances de civilisation d’une génération à l’autre. Enfin, à la différence de Zulliger et de nombreux pédagogues humanistes des courants de pédagogie psychanalytique suisse, Aichorn a bénéficié d’une culture en psychopathologie ayant été formé, de 1912 à 1914 dans le service du professeur Lazar à la clinique des enfants (Université de Vienne),

Son livre est le bilan théorique et pratique d’une expérience commencée à l’été 1918. Aichorn prend alors la direction d’un camp d’enfant situé au nord-ouest de Vienne (Institution Ober-Hollabrunn) accueillant près de 3000 enfants « asociaux ». y analyse la qualité de transfert que le jeune noue avec l’éducateur. Il s’agit, pour l’éducateur, d’aller à la rencontre du jeune sans faire montre de parti pris ni être en quoi que ce soit porté par une attente précise et déterminée par des idéaux conventionnels.

Aichorn décrit la tâche de l’éducateur en se référant aux deux principes du fonctionnement mental décrits par Freud. Accompagner le jeune revient à favoriser le passage du principe de plaisir au principe de réalité. Ce leitmotiv de la littérature pédagogique prend, sous la plume d’Aichorn, une densité particulière due sans doute à sa connaissance de la seconde topique freudienne. L’éducateur tel qu’il le voit, encourage, par l’usage du transfert, la substitution de la perte de plaisir liée à la restriction d’une satisfaction pulsionnelle et même le renoncement à celle-ci par un gain d’amour. L’éducateur corrige un fonctionnement métapsychologique à laissé à l’abandon en instaurant une tension entre les instances du moi et du surmoi. Freud préfaçant ce livre mentionnera « la chaude participation » de son auteur « au destin de ces malheureux. »

Freud préfacier se rapproche aussi du petit essai qu’il rédigea en 1914 portant sur « La psychologie du Lycéen » dans lequel, narrant une rencontre fictive entre un ancien élève devenu adulte et son professeur de Lycée, Freud définit bien la relation professorale comme une relation de transfert, tout en faisant place à la façon dont l’ambivalence pour le père, fait de nostalgie et d’ardent désir, se prolonge et se ramifie dans la socialisation du jeune.

Le temps des noces heureuses entre les pédagogues progressistes et le freudismene dura pas aussi longtemps que ne l’avaient désiré, chacun à leur façon ces trois pionniers : Zulliger, Pfister et Aichorn. Non qu’il y ait eut crise, rupture ou désavœu. Et jamais Freud n’empêcha sa fille de se passionner pour ce qui restait de ce mouvement, comme nous l’avons vu à propos de M. Montessori.Mais la théorisation freudienne et de même, rajouterais-je la structuration même de l’appareil politique de la psychanalyse, ne prédisposait pas tant que ça la psychanalyse à un usage social tout de prévention démocratique. L’évolution historique et politique tout autant. L’heureux temps de Vienne la rouge et de Budapest l’insurgée avait été dévoré par l’histoire. En Russie également, la psychanalyse encore tolérée au début du bolchevisme était devenue objet d’anathèmes – elle sera interdite par Staline en 1936- et les jardins d’enfants qui prolongeaient dans ce lointain pays les principes de la pédagogie psychanalytique furent sommés de fermer leurs portes.

Freud lui aussi, solitaire bien qu’entouré et courtisé, s’il se montre des plus favorables à ce que les principes de l’éducation soient civilisés par la reconnaissance de la sexualité infantile et des mécanismes de l’inconscient, exprime dès 1927, dans l’Avenir d’une Illusion, à quel point l’éducation à la réalité se doit d’autoriser et de ménager au cœur du sujet une capacité de « désillusion ». En 1933 il met encore en garde, au début de ce que nous classons maintenant comme sa XXXIV° Conférence, les éducateurs, et sans doute l’ensemble de ses lecteurs, contre les excès menaçant de l’éducation.

Si certains de nos contemporains ont pris appui sur ces notations freudiennes pour imposer l’icône d’une Freud anti-pédagogue, nous ne trouverons pas en ces moments où le freudisme féconda les inventions des pédagogues et des éducateurs de quoi adopter de telles assertions, qui nous semblent par trop expéditives. Pédagogie et Psychanalyse, une distinction s’impose, non une opposition tranchée. Et des questions alors peuvent voire le jour : si on peut aider l’enfant par une bonne pratique pédagogique aidée par la psychanalyse, il ne saurait être question de penser qu’on puisse éduquer le plus indestructible du désir. Le coup de frein imposé par Freud provient aussi de la modification qu’il infligea à ce qu’avait de trop solaire ou univoque sa théorie de la sublimation, également, de sa méfiance tardive contre ce que serait une vie entièrement vouée aux abstractions sublimatoires et aux idéaux.

Cette tranche d’histoire n’est cependant pas sans prolongements, loin d’en faut ; ces courants de Pédagogie Psychanalytique ne se sont-ils pas prolongés, dans l’œuvre de F. Dolto ou de M. Mannoni ? Dans certaines inventions institutionnelles aussi. Et continuant à songer de la sorte, il peut se présenter à l’esprit que ce qu’on apporté ces divers mouvements et initiatives de pédagogie et d’éducation éclairée apr leurs compréhensions du freudisme peuvent inspirer des combats possibles à l’heure où les Réseaux d’aide spécialisées aux élèves en difficultés (R.A.S.E.D.) et de façon plus globale l’abord clinique de l’élève sont mis cruellement à la casse dans nos institutions d’enseignement.

Olivier Douville

Bibliographie

August Aichorn, Jeunesse à l’abandon, (1925), Toulouse, Privat, 1973

Paul-Laurent Assoun, Dictionnaire des œuvres psychanalytiques, Paris, PUF, 2009

Siegfried Bernfeld : Sissyphe ou les limites de l’éducation, « Petite Bibliothèque Payot », Paris, Payot, 1975`

Olivier Douville, Chronologie de la psychanalyse du temps de Freud, Paris, Dunod, 2009

Sigmund Freud, « Sur la psychologie du Lycéen »(1914), Résultats, Idées, Problèmes, Tome 1, PUF, 1984 : 227-232

Sigmund Freud, « L’Intérêt de la psychanalyse » (1913), Résultats, Idées, Problèmes, Tome 1, PUF, 1984 : 187-214

Sigmund Freud, Nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse (1932), Paris, Gallimard, 1989

Danielle Milhaud-Cappe, Freud et le Mouvement de Pédagogie Psychanalytique, Paris, Vrin, 2007

Oskar Pfister : Die Psychoanalytische Methode, Leipzig, Kleinkhardt, 1924

Hans Zulliger, La psychanalyse à l’école, Paris, Flammarion, 1930